Quelles différences entre la protection cathodique par courant galvanique et imposé
Inventée au XVIe siècle par le physicien et le chimiste britannique Sir Humphry Davy, la protection cathodique est une technique pour la protection contre la corrosion des métaux. Elle sert donc à limiter l’oxydation des coques des navires. Il y a deux façons d’appliquer cette technique en béton armé. La Protection Cathodique par Courant Galvanique (La PCCG) et la Protection Cathodique par Courant Imposé (la PCCI). Alors, quelle est la différence entre les deux systèmes ? Mais avant de mettre le point sur les différences, il est important de comprendre le fonctionnement des deux systèmes. Allons-y.
La protection cathodique par courant galvanique
Pour ce système de protection cathodique, les experts utilisent un couplage galvanique entre l’ouvrage à protéger et une ou des anodes constituées d’un métal ou alliage moins noble que le métal que l’on veut protéger. C’est-à-dire présentant un potentiel électrochimique plus électronégatif. Souvent, les professionnels du traitement et de la rénovation des bétons optent pour des anodes galvaniques à base de zinc, ou des alliages de type aluminium-zinc-indium.
Pour le type et la quantité des anodes à utiliser, le choix dépend de plusieurs éléments. Notamment de la structure et de la surface à protéger, la température, le taux d’humidité, etc. Pour déterminer et dimensionner la quantité et le type de métal des anodes à utiliser, il faut réaliser une étude approfondie du système.
La protection cathodique par courant imposé
Pour rappel, la norme NF EN 12696 régie la protection cathodique de l’acier dans le béton sous forme de courant imposé. Cette norme spécifie les exigences de qualité et recommande les compositions et caractéristiques électrochimiques.
Cette technique de protection cathodique utilise un générateur de courant continu branché entre l’ouvrage à protéger, la cathode, et une ou des anodes auxiliaires – que l’on appelle des déversoirs de courant – utilisant tout matériau conducteur d’électricité. A noter qu’il est préférable d’opter pour un conducteur d’électricité inattaquable, en règle générale les anodes sont en titane.
Pour ce système, l’alimentation électrique polarise cathodiquement la structure à protéger en faisant circuler un courant continu entre l’ouvrage à protéger et le « déversoir ».
Un courant continu doit systématiquement alimenter le système de protection cathodique.
Les experts conseillent fortement la PCCI pour les ouvrages de grande envergure et qui subissent de fortes agressions. A titre d’exemple, le traitement par protection cathodique par courant imposé a donné une seconde jeunesse aux Halles du Boulingrin à Reims, un bâtiment emblématique de la ville. Le même système a été appliqué par la société Novbeton pour la restauration de l’Eglise Saint-Jacques-le-Majeur.
Les différences entre la PPCI et la PCCG
Les différences entre la protection cathodique par courant galvanique et imposé se distinguent sur la base d’une multitude de points :
L’installation
La PCCG est plus simple à installer pour éviter les éventuelles complications. En revanche, le système à courant imposé nécessite une conception et un suivi soigné.
L’alimentation électrique
Pour la protection cathodique par courant galvanique, les erreurs de branchement sont rares. Pourquoi ? Parce que l’alimentation électrique est indépendante de toute source d’énergie. La PCCI nécessite une alimentation extérieure, et il est donc indispensable de faire attention aux erreurs de branchement.
La maîtrise du débit des anodes
Pour un système à courant galvanique, le courant a tendance à s’ajuster de lui-même. Pour la protection par courant imposé, la maîtrise du débit des anodes est possible, et demande un suivi précis décrit dans la norme NF EN 12696.
L’interaction
Il faut savoir que le système des anodes galvaniques n’affecte, que rarement, les ouvrages voisins. Si vous choisissez une PCCI, il est indispensable d’évaluer régulièrement les effets sur les ouvrages au voisinage des anodes.
L’entretien
En choisissant une PCCG, l’entretien n’est pas nécessaire. Le remplacement des anodes devra être fait en fonction du dimensionnement initial de celles-ci et donc de leur durée de vie. Pour la PCCI, il est conseillé de faire un contrôle régulier du matériel électrique en service. La norme NF EN 12696 définit ces contrôles.
Les avaries
Si vous optez pour une protection à courant galvanique, sachez que les anodes sont robustes et peu susceptibles de subir des avaries mécaniques. Surtout quand un grand nombre d’anodes compose le système. Pourquoi ? Puisque la perte de quelques anodes n’aura qu’une très faible influence sur le système. Pour le système à courant imposé, les anodes sont moins résistantes aux avaries mécaniques. Par conséquent, la perte de certaines anodes peut affecter l’efficacité du système. C’est pour cette raison qu’il est fortement recommandé d’isoler électriquement les câbles.
Pour rappel, un professionnel qui maîtrise et respecte les règles de conception, de mise en œuvre et de contrôle, doit réaliser l’installation d’une protection cathodique. Pour cela, rien de mieux que de faire confiance à Novbeton, l’un des grands spécialistes du traitement et de la rénovation des bétons anciens en France. Depuis son lancement en 2008, des centaines d’ouvrages d’art, immeubles et structures diverses ont été traitées par la société. Et, cerise sur le gâteau, l’entreprise est à l’origine de nombreuses techniques brevetées, innovantes et intéressantes pour la préservation des bâtiments classés. On peut citer par exemple la déchloruration/ré-alcalinisation ou l’application d’inhibiteur de corrosion de type MFP par voie gel.