Savoir-faire

Le nettoyage des parements

 

Sur un ouvrage en béton, les dégradations les plus visibles sont des éclatements, des épaufrures et des fissures du béton d’enrobage. Ces altérations, qui sont dues à la corrosion, signifient que l’état de dégradation du béton est avancé et que des réparations sont nécessaires.

Bien que son apparition dans l’histoire de la construction soit relativement récente, le béton est – à l’instar des autres matériaux – soumis à l’épreuve du temps et sujet à des altérations, qu’elles soient esthétiques ou structurelles. Mais, au-delà même de l’érosion naturelle, il est avéré que le degré d’altération varie d’un édifice à l’autre, amplifié par des critères tels que la nature du béton, la condition de la mise en oeuvre et l’entretien au fil des années.  Ainsi, l’église Notre-Dame de Royan, conçue par l’architecte Guillaume Gillet en 1958, présentait déjà dans les années 1960 d’importants problèmes d’étanchéité. Au contraire, des ouvrages tels que l’église Saint-Joseph du Havre, qui présentent une meilleure résistance aux dégradations causées par l’environnement.

Depuis une vingtaine d’années, les diagnostics se sont affinés grâce aux connaissances et aux savoir-faire emmagasinés au cours d’importants chantiers de restauration menés en France. Les pathologies du béton armé les plus communes ont pu être recensées, pour déterminer ensuite les méthodes de nettoyage et de réparation les plus appropriées.

Comment procède-t-on au nettoyage des bétons anciens ?

Lorsque le béton armé n’est pas dégradé mais seulement sali, son nettoyage reste de l’ordre de l’entretien et de la prévention.

La première phase du chantier consiste, après évaluation attentive de l’état de la structure et détection des zones à réparer, à dégarnir et à nettoyer les surfaces défectueuses présentant des fissures, des décollements et des épaufrures pour accéder aux armatures corrodées.
Les techniques de nettoyage du béton :

Par voie humide

Le nettoyage du béton ancien par voie humide réunit un panel de techniques utilisant de l’eau ou des solutions décrassantes pour le nettoyage et pour le rinçage. L’application sur le support peut s’effectuer avec ou sans pression.

Le nettoyage à haute pression : En raison de la pression élevée, cette technique de nettoyage est à proscrire pour les supports fragiles et poreux, car l’eau ainsi projetée peut entraîner des risques d’infiltration et de migration au niveau du matériau.

Les techniques de nettoyage à basse pression réunissent des solutions moins agressives, telles que le nettoyage par nébulisation, qui consiste à pulvériser des microgouttelettes sur le support. Le risque d’imbibition existe toutefois. L’injection-extraction d’eau sous vide est un lavage à base d’eau froide sous vide d’air. Le principe de fonctionnement de cette technique repose sur l’action combinée de l’air et de l’eau dans le vide qui est aspiré dans le même temps. Ainsi, elle permet d’éviter la propagation de l’eau à travers le support et optimiser le séchage. Ce lavage est particulièrement indiqué pour éliminer les salissures noires et les croûtes sans détériorer l’épiderme du béton.

Le nettoyage à la vapeur d’eau permet, sous l’action de la chaleur, de dégraisser des parements intérieurs ou extérieurs faiblement indurés. Avantage : l’imbibition du parement est limité, à condition que le parement soit peu poreux. Il est notamment utilisé pour retirer efficacement les recouvrements biologiques.

Parmi les autres techniques douces employées pour nettoyer les bétons anciens, on compte également le cataplasme, qui consiste à appliquer sur la surface du béton une matière désincrustante neutre et humidifiée, qui permet après quelques jours d’imprégnation, de retirer les corps gras, les salissures ou encore les croûtes noires formées au niveau de la couche superficielle. Une fois le cataplasme retiré, on nettoie par un rinçage et un brossage doux pour éliminer les derniers résidus.

Par projection de matière

Les supports les plus fragiles nécessitent des méthodes adaptées tels que les méthodes d’abrasion par projection de matière ou par laser.

Parmi ces techniques d’abrasion, l’hydrogommage sous pression contrôlée est la méthode toute indiquée pour la restauration patrimoniale car elle limite les poussières aériennes grâce à l’apport d’eau dans le mélange d’air et de microgranulats projeté à basse pression. Cette technique a notamment été mise en oeuvre par NOVBETON à l’occasion du nettoyage des façades de l’église Saint Jacques le Majeur de Montrouge.

Par voie sèche

Le nettoyage des bétons par voie sèche repose sur deux techniques : le peeling et le laser.

La méthode du peeling est surtout utilisée pour les nettoyages en intérieur. Une pâte à base de latex est appliquée sur le support pour former un film visant à capturer les salissures. Une fois sec, le film est enlevé à la main.

Enfin, le laser peut être utilisé dans certaines interventions, mais son coût et sa mise en oeuvre limitent son utilisation aux opérations les plus délicates  et nécessitant la plus grande des précisions.