L’église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge

Date de publication
29 janvier 2016
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Construite en 1933 par l’architecte Eric Bagge, avec l’aide de la Société des Grands Travaux en Béton Armé (SGTBA), l’église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge est un monument inédit pour l’époque, tant au niveau du choix du matériau, le béton armé, que pour les techniques utilisées.
Si la conception d’origine fut menée de main de maître, l’église Saint Jacques le Majeur a souffert des aléas du climat, ainsi que de ceux liés à son environnement.
Ces dégradations naturelles ont donc fait l’objet d’une restauration importante, comme celles que Novbeton effectuent pour la rénovation des monuments et bâtiments qui lui sont confiés.

L’église de Montrouge une merveille en béton armé

Cet édifice religieux a connu une histoire mouvementée.. Initialement, au carrefour de la rue de la république et de la rue Gabriel Péri se trouvait déjà une église qui fût frappée d’alignement afin d’anticiper le développement urbain. Au début des années 1930, la municipalité ainsi que le diocèse ont passé un accord pour la construction d’une nouvelle église, plus vaste, mais aussi plus en retrait. La construction débuta alors. Le chantier fut confié à la SGTBA, pour une bâtisse de 57 mètres de long et 20 mètres de large.
Malheureusement, elle n’a pas pu être terminée. En effet, la période de construction coïncidait avec celle de la Seconde Guerre mondiale, et le manque de fonds a également joué un rôle dans l’arrêt des travaux.

Ce n’est qu’en 1981 que l’architecte Henri Martin, sous la demande du Père Dufourmantelle, achève la façade en prenant soin de garder l’esprit de l’œuvre d’Eric Bagge. Ce dernier avait en effet prévu, à l’origine du projet, de construire un baptistère ainsi qu’une chapelle des morts qui auraient tous deux entouré un clocher de 55 mètres de haut.
Mais cela était impossible, et Henri Martin proposa à la place un décor en céramique dans l’ossature du béton.
C’est ici que les dégradations furent constatées. Si l’on a appliqué de la résine pour pallier le problème, cela n’a pas suffi, loin de là, à faire disparaître le phénomène.

Des travaux de restauration d’envergures

C’est à partir de 2013 que le vrai chantier de rénovation a débuté. Près de huit millions furent déboursés pour répondre à la demande et régler tous les problèmes de l’église-Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge. La première chose qui fut réalisée est bien entendu la constatation des dégâts. C’est l’agence Pierre-Antoine Gatier qui s’en est chargée, aidée par deux bureaux d’études. Grâce aux nombreuses archives bien conservées, ils purent ensemble consulter les plans d’exécution pour les aider dans leur tâche. La restauration s’est donc déroulée sur plusieurs années, en quatre étapes.

Les infrastructures de l’église (tranche ferme en 2013)

À l’origine, le lieu où l’église fut construite était divisé en deux parcelles qui ont été réunies pour permettre sa construction. L’une des deux parcelles appartenait à une société de distillation de produits chimiques. On s’est alors rendu compte que les sols du vide sanitaire étaient pollués. Les analyses ont révélé la présence particulièrement forte de sulfates, qui est à l’origine des problèmes de corrosion des armatures. Un gros travail d’excavation de la terre a alors débuté. Puis, les travaux de réparation à proprement parler ont pu commencer, avec le piquage des bétons, le détourage et le remplacement des armatures, la reprise de bétonnage et l’isolation des bétons pour éviter le contact avec la terre polluée. Des poteaux et semelles de fondation ont également vu leurs sections agrandies.

De plus, on a appliqué une PCCI (Protection Cathodique par Courant Imposé) afin de protéger les armatures de la corrosion.

2014 : première tranche conditionnelle, la superstructure

En parallèle des travaux et afin de déceler d’éventuels problèmes structurels sur l’église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge, des capteurs furent placés à différents endroits de l’édifice. Si aucune déformation alarmante n’a été repérée, le problème majeur connu est un phénomène naturel, mais qu’il a fallu endiguer au plus vite : la carbonatation du béton.

Celle-ci se manifeste par la chute du pH de l’épiderme vers le cœur du béton, c’est ce que l’on appelle le front de carbonatation. Avec le temps, il évolue et progresse jusqu’à atteindre les armatures. On dit alors qu’elles sont en état de dépassivation (absence de couche protectrice qui protège l’armature de la corrosion). Elles peuvent alors s’oxyder, corroder et gonfler jusqu’à faire éclater le béton.

Les armatures ont alors été mises à nue pour enlever la rouille éventuelle grâce à un décapage, voire remplacées pour celles qui étaient trop atteintes. Par la suite, la façade fut nettoyée par hydrogommage et traitée contre la corrosion avec un traitement inhibiteur appliqué par voie gel. Des contrôles furent effectués en prélevant des « carottes de béton », afin de constater la bonne pénétration du gel, mais aussi pour s’assurer de sa présence en quantité suffisante au droit des armatures.

2015 : deuxième tranche conditionnelle, les intérieurs

L’intérieur de l’église Saint-Jacques-le-Majeur devait lui aussi être rénové. Pour cela, plusieurs techniques ont été testées, mais c’est celle de la cryogénie qui a retenu l’attention.

Cette méthode a permis de projeter sur les parements de la glace carbonique qui « choque » les polluants et salissures grâce à sa température de – 78 degrés.

L’avantage de cette technique maintenant très utilisée est que c’est une méthode dite « sèche ». En effet, la glace passe directement de l’état solide à l’état gazeux (la sublimation) et n’endommage donc pas la structure ni les parements. En complément de ces nettoyages intérieurs, d’autres aménagements ont pu voir le jour, comme la création d’un nouveau parvis, la modification du chœur de l’église, ou encore la mise en œuvre d’un plancher chauffant.

2016 : troisième tranche conditionnelle, la restauration des fresques

Après la restauration du béton et de ses armatures, il a fallu s’attaquer aux ornements. Plusieurs artistes ont alors mis la main à la pâte pour redonner de l’éclat aux fresques déjà présentes en les nettoyant. Le tout, en appliquant une couche protectrice et en rebouchant les lacunes. Les travaux ainsi finalisés, l’église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge, a retrouvé tout son prestige.

Classée monument historique en 2006, l’église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge est maintenant un des plus beaux monuments religieux de France, et aussi un des plus originaux.
Novbeton se donne pour mission la restauration de nos plus beaux édifices Français. Forts de notre expérience et de notre expertise, nous pouvons nous atteler à tous les types de travaux, utiliser différentes techniques, qu’elles soient anciennes ou modernes, pour redonner un nouvel éclat aux structures en béton, quelles qu’elles soient.